Réveil vers 7h30, mon coloc se lève aussi mais part directement dc j’ai la chambre pour moi toute seule, youhouuuu !!! Let’s dance ! Mise en route tranquille, j’ai RDV à 9h15 ou 30 pour un tour de ville gratuit avec Real City Tour. Pour demain, je ne sais pas encore si je vais à Guatapé avec le tour de l’auberge ou seule, je réserve donc et j’aviserai selon le debrief de mon coloc, au pire j’annulerai. Pour le moment, Uber vers le point de RDV du tour. Je tombe sur Juan David, un Uber trop sympa (11 800$), je parle espagnol avec lui, il répond un peu en français, son rêve est d’aller à Roland Garros. Il ne trouve pas le lieu de RDV donc appelle Real City Tours et on finit par arriver. Monsa la guide nous accueille, un groupe de 16 pers pour le tour en anglais. Ce tour me laisse une impression mitigée : la ville n’a rien de ouf, aucun musée, aucun quartier colonial, une place avec des statues de Botero… Elle ns dit de faire gaffe à nos affaires tout le temps et de ne pas aller ds cette rue ou cette rue car même le jour les colombiens n’y vont pas. On passe ds des rues commerçantes, bcp de monde… Et ici, le look est très « bling bling ». La plupart des nanas st des répliques des statues de Botero mais habillées en legging résille, top moulant, dorures et maquillage, talons hauts… Pfiouuuuu ! Je m’offre un empanada et un délicieux jus de mangue.
Le tour est plutôt intéressant côté historique. On repart des années de « celui dont on ne citera pas le nom » mais qu’on appelera P.E car c’est ici qu’il y créé le fameux « cartel de Medellin » à la fin des années 70. Plusieurs choses à retenir :
- P.E, ce n’est pas le Robin de bois qui a dépouillé les riches pr aider les pauvres. Il y a ceux qui l’admirent (réussite, argent, femmes…) ; il y a ceux qui le détestent pr tous les gens qu’il a / fait tuer (qq 38 000 qd même dont 3 candidats à la présidentielle, 200 juges…) ; et il y a ceux qui ne savent pas car oui il a tué des gens ms il a aussi construit des quartiers aux pauvres.
- Les colombiens consomment très peu de cocaïne, plutôt de l’herbe. Auj, la production du pays est le double de la période de P.E, mais qui sont les consommateurs… Les américains et les européens. Dc sans nous blâmer, les colombiens gèrent tous les pb liés à ce fléau pr des gens à l’autre bout du monde qui s’éclatent !
- En Colombie, le café que l’on boit est équatorien donc pas très bon. Car le bon café colombien part 100% à l’exportation.
- Les habitants de Medellin nous invitent à prendre le métro, ils en sont très fiers. On pourrait leur dire, on a déjà pris le métro, on sait ce que c’est. Mais s’ils en sont si fiers c’est parce qu’il a été construit au milieu de la violence et des attentats permanents qui avaient lieu ds la ville à cette époque.
- Les zones de prostitution sont collées aux 2 plus vieilles églises de la ville, comme ça, si on a des remords, on file se confesser.
- Les habitants de Medellin ont souffert de toute cette période, ils ne veulent pas oublier mais veulent passer à autre chose et voir les choses de manière positive et faire la fête.
- Le racisme n’existe pas : on est tous des hommes fait de peau et de chair (vous verrez cette représentation plus bas ds les graff), et tous les habitants de Medellin ont subi cette période : latinos ou noirs, riches ou non, jeunes ou vieux… Ca les a soudé à vie…
13h, le tour se termine (3h30 qd même !) et je reprends un taxi pr mon quartier, Poblado. La ville ne m’a pas emballée. Rhooo, la piscine avec vue sur Medellin, elle est pas belle la vie ? Je me pose là, et une nana arrive, Sonia, une russe qui est installée à Hawaï depuis 20 ans. Elle vient d’arriver, on papote. Elle propose de se faire le tour guidé de la Communa 13 à 16h30. OK ! 2h de piscine, un tour à la supérette pr enfin acheter des fruits frais, ananas en l’occurrence, puis on reprend un Uber pr aller au second lieu de RDV (17 000 $). Gros embouteillages + travaux, on arrive à 16h45 mais les guides ns attendent car on est ts ds le même cas. Alors la Communa 13, c’est une favela de Medellin, la seconde plus grande d’Amérique latine après celle de Rio. A la base, Favela ne veut pas dire « bidonville » mais « maisons construites sur le flanc de la montagne ». Ds les années 80, c’était la zone la plus dangereuse d’Amérique latine car y squattaient les Guérilleros, les FARC et 2 autres bandes de paramilitaires.
En 2002, Uribe arrive au pouvoir et décide de nettoyer cette zone. Le 16 octobre, à minuit, débarquent des milliers de militaires, les forces spéciales, des hélico, et le nettoyage commence, c’est l’opération Orion. Cela dure 4 jours, les habitants n’ont pas le droit de quitter la zone. Puis ça dérape… Uribe est en fait copain avec les paramilitaires donc il les laisse en place ds la Communa 13, mais comme il a des comptes à rendre aux électeurs du nettoyage, arrive le scandale humain du « falso positivo ». Les militaires vont ds les maisons, prennent au hasard 5 à 6000 personnes, des civils innocents, et les tuent en les faisant passer pour des paramilitaires… Ils les balancent ds une décharge du quartier, la nuit. Pour en savoir plus… Cet événement tragique est parfaitement représenté ds le graff ci-dessous : la main du gouvernement qui finit par un bout de manche paramilitaire, les dés avec la date, les maisons qui sont le lieu de scènes de chaos, lumières allumées car minuit, certaines font peu type citrouilles d’halloween, puis les larmes avec dedans les couleurs des paramilitaires puis à gauche le visage résigné, toutes les larmes ont coulé, les couleurs du drapeau ds l’oeil et la fresque continuait à gauche avec les abeilles laborieuses pour se sortir de tout ça…
Notre guide, Julian, est un habitant de la Communa 13. Il nous présente le contraste et la façon de vivre ici. Il y a tjs des gangs mais ils en ont marre de la violence et donc contraste, ils se tournent de plus en plus vers l’art : les graffitis, la peinture, la musique… L’ouverture au tourisme accompagne ce changement. On visite 2 galeries et un magasin de café. On déguste un café et Sonia paie sa tournée de vin de café, euh… ça donne une sorte de Porto, bof. Une nouvelle université vient d’ouvrir pr favoriser l’éducation, on évite de donner de l’argent aux enfants qui viennent près de nous pr les encourager à aller à l’école et pr qu’ils ne pensent pas que traîner ds la rue en allant vers les touristes est un métier… On poursuit le tour jusque 20h30, il fait nuit depuis un bail mais on ne se sent pas en insécurité… Bon, Julian est là 😉 Ce tour ce soit m’a donné une autre vision de la ville que ce matin, c’est cool !
Retour en Uber. Sonia et moi rentrons ds ma chb pour avoir le debrief de Martin : 5 bus de 30 personnes, un tour bof, il nous déconseille. J’annule à la réception et on ira toutes les 2 demain, seules.
Pour finir…
- JF : Sonia est la preuve que je ne déteste pas les Russes, c’est juste qu’au biathlon, ils sont dopés…
- L’histoire de la Colombie est passionnante même si je ne peux pas tout raconter ici. Et la clairvoyance des Colombiens sur la situation est assez impressionnante.
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